OVO est prêt pour les 25 prochaines années

Ondernemers voor Ondernemers (OVO) a fêté ses 25 ans, un anniversaire qui méritait d’être célébré. Le 22 octobre 2025, les bénévoles, partenaires et investisseurs étaient invités à une réception informelle et à un walking dinner à Hal 5 à Louvain. Plusieurs orateurs ont brièvement jeté un regard sur le passé, tout en se tournant vers l’avenir prometteur de l’entrepreneuriat en Afrique.

Les invités ont été accueillis par Pol Deturck, président d’OVO. Il a rappelé qu’OVO a été fondée il y a 25 ans pour rapprocher deux mondes qui se connaissaient à peine : les ONG et les entreprises. « OVO a été un pionnier dans la conviction qu’un développement durable du Sud ne peut se réaliser que grâce à une coopération entre le secteur public, les ONG et le monde de l’entreprise », a-t-il déclaré. « Et nous en sommes de plus en plus convaincus. Dans les trente prochaines années, 600 millions de jeunes Africains arriveront sur le marché du travail. Ils ont besoin d’un emploi près de chez eux. Ce sont les PME qui emploient plus de 70 % de la population. Promouvoir l’entrepreneuriat en Afrique fait donc partie de la solution. »

Il a également souligné un aspect essentiel du travail d’OVO : la durabilité. Les projets soutenus par l’organisation sont pensés sur le long terme. « Lorsque nous quittons un projet, nous sommes certains que les entrepreneurs disposent des compétences et des moyens nécessaires pour maintenir leur entreprise viable. L’avenir de l’Afrique dépend d’entrepreneurs courageux et honnêtes. OVO est fière de faire partie de cette famille. »

Enfin, il a remercié tous les participants pour leur présence et leur soutien, avant de céder la parole au fondateur d’OVO, Frans Bourgois.

« La première fois que le monde de l’entreprise et le secteur du développement ont collaboré d’aussi près »

Dans son discours, ce dernier a retracé la création et le développement d’OVO en trois phases : la préparation et la fondation, la collecte de dons pour des projets sociaux d’ONG, et enfin, le soutien aux entrepreneurs débutants dans les pays en développement. La préparation a commencé en 1998. Frans souhaitait appliquer son expérience dans le secteur des soins de santé – où il avait accompagné la mise en place de nouvelles structures et processus – au domaine de la coopération au développement. Il avait déjà trouvé un nom pour la nouvelle ASBL : CFP, Corporate Funding Programme, avec comme sous-titre « Les entreprises soutiennent le développement durable ». Sa vision était aussi simple que forte : collecter des fonds en Belgique pour les investir dans la création d’activités économiques en Afrique, dans le but de générer une prospérité durable pour les populations locales.

Pendant deux ans, des entreprises et ONG partenaires ont travaillé main dans la main pour donner forme à ce projet. Le 25 octobre 2000, la nouvelle ASBL a été officiellement fondée à l’hôtel de ville de Louvain. Ce soir-là, le journal télévisé de la VRT annonçait : « Sept grandes entreprises et six ONG belges de premier plan ont créé ensemble une nouvelle ASBL. C’est la première fois que le monde de l’entreprise et le secteur du développement collaborent d’aussi près. »

Croissance et nouveau nom

La phase 2 s’est déroulée de 2000 à 2015, dont les huit premières années sous la présidence de Fons Verplaetse, alors gouverneur de la Banque nationale. L’accent était mis sur la collecte de dons pour des projets sociaux d’ONG. Pour y parvenir, des bénévoles ont été mobilisés afin de rendre visite à des entreprises et récolter des contributions. À cette époque, l’accent portait principalement sur les projets sociaux – la focalisation sur les projets économiques viendrait plus tard. Parallèlement, une nouvelle appellation a été recherchée. Ce fut Ondernemers voor Ondernemers (OVO), ou comme l’a décrit Frans Bourgois dans son discours : « un nom direct et clair ; parfois la solution est proche, mais encore faut-il la trouver ».

La troisième phase, de 2015 à aujourd’hui, a connu une nouvelle dynamique sous l’impulsion de Luc Bonte, président de 2008 à 2024, qui a ensuite passé le flambeau à Pol Deturck. Outre le soutien aux projets sociaux d’ONG, OVO a examiné comment aider également les entrepreneurs débutants dans les pays en croissance. Frans a tenu à remercier chaleureusement Luc Bonte pour ce travail considérable. Il s’est qualifié de « fondateur satisfait » et a conclu son discours par un message d’espoir : « Heureusement, nous avons pu accomplir quelque chose de positif, surtout en contribuant à la prospérité de la société civile dans les pays en développement. J’y crois et j’espère que notre président Pol Deturck, avec Bjorn et son équipe, pourront concrétiser leurs ambitions. »

Des résultats prometteurs

Dans son discours de clôture, le directeur général Bjorn Macauter a présenté quelques chiffres impressionnants : « Au cours des 25 dernières années, OVO a récolté 14 millions d’euros pour des projets d’ONG, accompagné près de 300 PME africaines et octroyé des prêts à 86 d’entre elles pour un montant total de 2,5 millions d’euros. Merci à tous les bénévoles et collaborateurs qui ont rendu cela possible. Votre travail est le moteur qui continue de faire avancer OVO. »

Et d’ajouter immédiatement que ce n’était qu’un début : l’organisation est prête à accroître son impact. « Nous avons tiré les leçons du passé et adapté notre modèle pour faire une différence encore plus grande : soutenir la croissance économique en Afrique, créer des emplois de qualité et renforcer la prospérité.»

Pour l’avenir, il a identifié trois priorités : mieux aligner la contribution des partenaires – ONG, investisseurs et entreprises –, mieux préparer les PME africaines à des enjeux tels que le financement, la gouvernance et la vente afin qu’elles soient prêtes à croître, et enfin investir davantage dans les leaders locaux et les structures de soutien pour que l’entrepreneuriat local puisse se développer de manière durable.

Il a conclu sur une note d’optimisme : « Portons un toast aux 25 prochaines années de dévouement, de collaboration et de véritable changement. »

Article de Marc Van de Velde